Mercredi 1er janvier, dans la matinale de France Inter, Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos et chroniqueur économique sur la station (donc pas vraiment un éco-terroriste), a livré une chronique importante.1

L’événement à mes yeux le plus important de l’année sera de savoir si les émissions de gaz de serre de la planète atteindront cette année (ou pas) leur pic – leur plus haut, pour ensuite redescendre. Le GIEC nous a averti : ce retournement doit avoir lieu désormais très rapidement pour éviter que le réchauffement ne dépasse pas les +2 degrés par rapport à l’ère préindustrielle. Après ce sera vraiment plus compliqué…

Comment parler de l’environnement et du climat avec sérénité, rigueur et responsabilité ?

Des études récentes nous montrent que le climatoscepticisme demeure important en Europe. Notre relation à l’information est chaotique. Dans une étude publiée en décembre, titrée « L’Exode informationnel », la Fondation Jean-Jaurès, L’ObSoCo et Arte analysent les attitudes des Français face à l’information. Parmi les résultats marquants, 54 % des Français se disent fatigués par l’information, un chiffre stable par rapport à 2022, mais qui témoigne d’une saturation croissante, notamment chez les « Submergés »qui représentent quand même 39 % de la population2.

Une défiance inquiétante à l’égard de la science La confiance envers les scientifiques est fragile. Ainsi, 51 % des Français pensent qu’un fait démontré par un scientifique spécialisé ne vaut pas forcément plus que leur propre jugement. Par ailleurs, 42 % déclarent faire davantage confiance à leur expérience personnelle qu’aux explications des scientifiques pour déterminer si un fait est scientifiquement vrai ou faux3.

Alors, comment voir clair sur notre situation environnementale et climatique, et sur nos perspectives ?

Comment en parler pour ne pas se faire rabrouer ou désavouer ? Et comment réagir ? Que faire ? Pour bien commencer l’année, j’ai demandé à François Gemenne de nous offrir son éclairage. Pendant une heure, il a répondu à mes questions et aux vôtres. C’est juste passionnant…

François Gemenne est chercheur en géopolitique environnementale et gouvernance des migrations. Enseignant à à HEC Paris, où il est le directeur académique du Master en durabilité et innovation sociale, à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Université Libre de Bruxelles, il est chercheur du FNRS à l’Université de Liège (Belgique). Co-auteur du sixième rapport du GIEC, François Gemenne est souvent interrogé par les grands médias (télévision, radio, quotidiens…) en tant que spécialiste des questions de migrations environnementales et climatiques et des politiques d’adaptation au réchauffement climatique.

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Voici les infos sur le livre de François, L’écologie n’est pas un consensus.

Voici aussi le lien vers le site de la CEC Belgium dont nous avons parlé. N’hésitez pas à me contacter si ce parcours pour dirigeants vous intéresse.

A bientôt…

  1. L’éditorialiste économique, parmi les plus influents de France, insiste dans sa chronique matinale du 1er janvier 25 sur le fait que ce qui importe le plus en 2025 n’est pas l’économie américaine et mondiale chamboulée par le retour au pouvoir de Donald Trump et son America First. Ce n’est pas l’impact que pourrait avoir sur les marchés énergétiques la possible fin de la guerre en Ukraine, ou les différents scénarios pour l’économie française en fonction de la chaotique situation politique. ↩︎
  2. Étude publiée par la Fondation Jean-Jaurès, L’ObSoCo et Arte, intitulée « L’exode informationnel »  ↩︎
  3. Ipsos et l’Institut Sapiens dévoilent l’ensemble des résultats de la troisième édition du Baromètre « Science et Société » (2024) ↩︎